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°E-QUI-TON°
11 mai 2011

Les limites du commerce equitable

Le commerce équitable avec les producteurs du Tiers-Monde est de plus en plus controversé depuis 2006. La principale objection au commerce équitable est que lorsque l'on achète la récolte ou la production d'un petit producteur sud-américain ou africain, on utilise nécessairement du pétrole pour le transporter. Il est préférable de recourir aux producteurs locaux. Le commerce équitable nous éloigne de l'essentiel : re-localiser l'économie.

De plus, malgré sa bonne cote, le commerce équitable n’est pas exempt d’interrogations pour la poursuite de sa croissance.

L’une des premières questions qui se pose est l’analyse des effets de ce commerce sur les producteurs du Sud. Après 30 années d’expériences, on constate, certes, une réelle amélioration des conditions de vie pour les producteurs concernés. Mais deux questions demeurent :

·         N’est-on pas en train de créer des îlots de privilégiés sans impact sur le développement de la région ?

·         Le système n’entraîne-t-il pas des dépendances reflétant plus un sursis pour les petits producteurs qu’un réel développement durable intégré à l’économie locale ?

 

Les critiques du commerce équitable

 

La filière du commerce équitable, au fur et à mesure qu'elle acquiert de la visibilité, est de plus en plus critiquée, car elle cache mal l'immense déséquilibre économique et écologique qu'elle engendre ou qu'elle maintient entre le nord et le sud. Voici les critiques qui sont généralement formulées à l'encontre du commerce équitable :

·     il ne garantit pas aux producteurs un niveau de rémunération et de protection sociale identique à celui des consommateurs ;

·     il favorise la concurrence déloyale (les produits "non équitables" sont moins chers) ;

·     il ne prend pas en compte les dégâts qu’il provoque directement ou indirectement sur l’environnement (d'ailleurs les produits du commerce équitable ne sont pas nécessairement bio) ;

·     il appauvrit la biodiversité par la course à la production (monoculture) ;

·     il suscite la disparition des cultures locales de la même façon que le libéralisme classique ;

·     il détourne l’attention des consommateurs de la responsabilité des États ;

·     il contribue à la prospérité des réseaux de la grande distribution (dont on sait qu'elle se préoccupe davantage de rémunérer ses actionnaires que ses fournisseurs) ;

·     il participe de la mondialisation des échanges auquel on reproche les immenses gaspillages d'énergie pour le transport ;

·     il s’apparente à du néocolonialisme ;

·     il présente, enfin, le risque d’un retour à une démarche de type caritatif dont on sait combien elle serait contreproductive ;

·     il ne remet pas en cause le consumérisme puisque, bien au contraire, il sert d'alibi au consommateur en lui donnant « bonne conscience ».

Comparatif

 

Café moulu
pur arabica 250 gr.

Système
standard

Système
Max Havelaar

Prix de vente
en grande surface

1,80 à 3,00 €

2,30 à 3,50 €

Coût d'importation (transport),
de torréfaction,
de distribution

1,41 à 2,61 €

1,50 à 2,65 €

Droit du label
Max Havelaar

NA

0,05 €

Coût d'exportation

0,14 €

0,14 €

Frais de gestion
de la coopérative

NA

0,08 €

Intermédiaires

0,06 €

NA

Petit producteur

0,19 €

0,58 €

NA = non applicable

 Remarques

·     Le droit du label Max Havelaar peut être considéré comme un coût d'intermédiaire.

·     Transport, transformation et distribution représentent au minimum 75% et au maximum 87% du prix total du produit à la vente. Même s'il est visible que la part reversée au petit producteur est triplée, au final le petit producteur touche plus parce que le consommateur paye plus cher.

 

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