Le commerce équitable est né vers la fin des années 50, par une association néerlandaise, Kerbrade, qui importe des produits venant des pays en développement, évite les intermédiaires et les vend par correspondance via les églises et les réseaux tiers mondialistes.

Pendant les années 60 et 70, Le phénomène ne se développe que très peu. Les artisans du Sud manquent aussi d'informations sur les marchés et l'évolution des prix. Plusieurs se sont structurées au Sud et ont crée des liens basés sur le dialogue, la transparence et le respect avec des partenaires basés au Nord dans l'objectif de créer de l'équité dans les échanges commerciaux.

En 1964, des producteurs qui subissent de plein fouet la chute des cours du café lancent via la CNUCED l'appel « Trade, not Aid », qui est le fondement du commerce équitable actuel. Cependant, en 1968, lors de la réunion suivante de la CNUCED à New Delhi, leurs revendications n'aboutissent pas, et face à cet échec, les associations lancent leurs propres initiatives commerciales. Le premier magasin de commerce équitable ouvre ses portes aux Pays-Bas en avril 1969. Deux ans plus tard, il en existe plus de 120. Le succès du commerce alternatif s'étend rapidement à d'autres pays : Allemagne, Autriche, Suisse, Belgique, Suède, Royaume-Uni

En France, l'association Artisans du Monde naît en1974de l'initiative de militants qui veulent soutenir les producteurs de jute du Bangladesh, dont les cultures sont menacées par des inondations, en achetant leurs surplus et en les vendant sur le marché français. Ces actions sont étroitement liées pendant un temps à celles de l'Abbé Pierre . En 1981, une fédération est créée, regroupant aujourd'hui plus de 160 associations ainsi qu'une centrale d'importation de produits issus de coopératives de producteurs marginalisés du Sud.

Les années 80 marquent un tournant pour le commerce Equitable qui devient un véritable mouvement. Jusqu'alors, le mouvement était resté cantonné à des circuits de distribution spécialisés et n'était donc connu que par les personnes déjà sensibilisées. Les consommateurs se montrent de plus en plus sensibles aux problèmes d'environnement et aux conditions de production dans les pays du Sud. Les coopératives de production font pression pour vendre davantage, d'autant plus que les prix des matières premières s'effondrent. En 1986, des petits producteurs de café du Chiapas (Mexique), lancent un cri d'alarme sur leurs conditions de travail. La réaction vient à nouveau des Pays-Bas. En 1988, l'association Max Havelaar, est créée

Aux Pays-Bas le café labellisé Max Havelaar fait son entrée dans les grandes surfaces à la fin des années 1980 et permet un certain développement des ventes. Le succès s'étend au-delà des frontières néerlandaises, et des organisations de commerce équitable adoptent cette certification . De nos jours, Max Havelaar est présent dans 58 pays producteurs et 21 pays consommateurs.

En 1989, à l'échelle internationale, WFTO , la Fédération International du Commerce Alternatif est créée. Les réseaux d'organisations de commerce équitable se regroupent également à l'échelle européenne en deux structures (EFTA : Association européenne du Commerce Équitable qui fédère les grandes centrales d'importation) et NEWS (Réseau européen des Magasins du Monde). En 2007 est créée WFTO Europe, branche européenne de WFTO, à laquelle est intégrée NEWS.
En France, on assiste au même élan de structuration avec la création de la Plate-Forme pour le Commerce Équitable en 1997, qui est le premier collectif de ce type en Europe. Elle regroupe alors une dizaine d'organisations de commerce équitable (Andines, Artisans du Monde, Max Havelaar France, ASPAL..) ainsi que des organisations de Solidarité Internationale et d'Éducation Au Développement.

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